Ce n'est pas tous les jours que je prends ma plume, et en y regardant de plus près, c'est souvent quand j'ai vécu une sensation unique, nouvelle, ou forte avec un jeu.
Je n'ai pas écrit sur Battlefield 3, et pourtant j'y passe des heures. Ni sur Arkham City, qui ne m'a pas pleinement envouté. Mais là, c'est différent.
Acheté en version anglaise au détour d'une pub chez play.com qui propose le jeu a 12 euros avec un T-shirt, je n'ai inseré la galette qu'après un long séjour non déballé dans mon étagère. Quelle erreur! Le PS Move allumé, et enfin bien calibré, je me lance dans l'aventure.
Et la magie opère. Le bras se balance au gré de la musique, la musique s'intensifie avec l'action, les mouvements s'accentuent, la débauche visuelle s'accroit... Je scotche jusqu'à la fin du premier niveau. Passé avec succès, je me risque à un autre niveau (celui avec les sortes de raie manta et baleine). Et paf, c'est le frisson dans un déluge de bonheur musical et visuel.
Il est très difficile d'expliquer pourquoi on "ressent" quelque chose au travers du jeu. Moi ce que je comprends, c'est que Mizuguchi voulait me transformer en chef d'orchestre d'une expérience musicale et visuelle sans pareil. Certes, les aambiances et ficelles sonores sont très similaires à Rez au final, certes la technique n'est pas folichonne quand on y regarde de plus près, et certes j'imagine que la durée de vie va être très courte. Mais en ces durs temps ou la liste de jeux à jouer s'allonge, je n'en demande pas plus. C'est comme un petit vent de fraicheur qui souffle en été. Child of Eden est frais, enivrant, féérique. Et moi, j'y retourne.
(pour l'expérience, je recommande vivement le Move, calibré avec une faible amplitude)